Un travail d'équipe
Cet ouvrage a mobilisé de nombreux acteurs et des corps de métiers variés
Cet atlas anatomique est un projet éditorial très ambitieux : entièrement dessiné d’après nature, il propose de renouveler l’iconographie anatomique. Œuvre de deux auteurs remarquables et complémentaires, le médecin et anatomiste Jean-Marc Bourgery et le peintre et lithographe Nicolas-Henri Jacob, cet ouvrage a mobilisé de nombreux acteurs et des corps de métiers variés, depuis les premières étapes de son élaboration jusqu’à son édition finale. Dans ce chapitre, nous vous proposons de découvrir ces différents protagonistes : scientifiques, médecins, artistes, techniciens, éditeurs, etc.
Né à Orléans le 19 mai 1797, Jean-Baptiste Marc Bourgery, est sans doute l’un des anatomistes français les plus brillants de sa génération, même s’il a manqué de reconnaissance de son vivant. De médiocres ressources lui donnant hâte d’exercer son métier, il entre à l’âge de 16 ans à la Faculté de Médecine de Paris. Brillant étudiant, il reçoit le prix de la Faculté et la médaille d’or de l’internat.
Il interrompt ses études pour exercer, de 1821 à 1824, comme médecin résident aux célèbres fonderies de cuivre de Romilly, dans l’Eure.
De retour à Paris, à l’invitation du professeur Pierre-Augustin Béclard, il passe son doctorat en 1827 et dédie sa thèse, portant sur « l’emploi des ligatures circulaires des membres dans la plupart des maladies périodiques », à son maître et protecteur Guillaume Dupuytren.
Dès lors, il se livre avec passion à ses études de prédilection, l’anatomie de l’homme, et, grâce au soutien du baron philanthrope Benjamin Delessert, s’engage, dès 1829, en collaboration avec le dessinateur lithographe Nicolas-Henri Jacob, dans ce qui va constituer son œuvre maîtresse : le « Traité complet de l’anatomie de l’Homme ».
Cet ouvrage monumental, illustré de 726 planches lithographiées, sera publié par livraisons à partir de 1831 jusqu’en 1854. Il va l’occuper durant les vingt années qui lui restent à vivre, sans qu’il puisse en voir l’achèvement, puisqu’il sera emporté par le choléra au cours du mois de juin 1849.
Candidat malheureux à différentes chaires d’Anatomie, il reçoit, avec N.-H. Jacob, en 1845 une récompense de 5000 francs de l’Académie des sciences pour leur « Iconographie d’anatomie chirurgicale et de médecine opératoire ».
De 1831 à 1847, Bourgery habite à Fontenay-aux-Roses, et vient régulièrement travailler à Paris. Son meilleur ami est l’écrivain et critique d’art Étienne Jean Delécluze qui le décrit comme un libéral voulant unir la Révolution et le Christianisme, un philosophe transcendant avec des velléités de mysticisme. D’une grande éloquence, il aime à se saisir de tous les sujets pour en tirer les conséquences les plus paradoxales et les plus romanesques.
Peu de temps avant de mourir, Bourgery épouse la veuve d’un confrère, le docteur Félix Thibert, qui lui a confié la direction de son Musée d’anatomie imitative à Paris. Dans ces années-là, les modèles anatomiques en volume exécutés en carton-pierre sont en passe de supplanter les anciens modèles en cire, jugés trop chers et trop fragiles.
La vie de Jean-Baptiste Marc Bourgery
Racontée en images par Coline Therville.
Texte de Martial Guédron et Olivier Poncer.
