Jean-Marc Bourgery, Nicolas-Henri Jacob, Traité complet de l'anatomie de l'Homme comprenant la médecine opératoire, Paris, C.-A. Delaunay, 1831-1854, 8 vol., Tome III, planche 100
© Université de Strasbourg, Service Commun de la Documentation (dépôt BNU)
Vue d'artiste © Coline Therville, d'après un portrait anonyme
Benjamin Delessert (1773-1847)
Benjamin Delessert est un des hommes les plus brillants de son époque. Doué d’une vive intelligence, d’une grande curiosité et d’un altruisme remarquable, il sera tour à tour industriel, inventeur, banquier et collectionneur. Lors du blocus de la France, c’est Delessert qui, en se basant sur les recherches du chimiste allemand Franz Karl Achard, met au point avec son ingénieux chef de fabrication, le chimiste Jean-Baptiste Quéruel, la méthode d’extraction du sucre à partir de la betterave, méthode qu’il nomme Bonmatin. Vers 1800, il fonde des soupes populaires qui distribuent, durant certains hivers, jusqu’à quatre millions de repas. En 1818, toujours dans l’optique de secourir les plus démunis, il crée, avec l’aide d’autres banquiers, les Caisses d’Épargne et de Prévoyance. Tout au long de sa vie, il accorde un grand intérêt à la botanique et à la malacologie, se constituant une collection importante : le plus grand herbier particulier avec 86 000 espèces et la plus grande collection de coquilles : 150 000 pièces.
Curieux d’encourager des œuvres remarquables et d’un placement difficile, Benjamin Delessert soutient activement les travaux anatomiques du docteur Jean-Baptiste Marc Bourgery. Par ailleurs, il rachète, à des prix élevés, les ouvrages ou les revues détenus par des scientifiques démunis. Il enrichit ainsi sa bibliothèque tout en offrant une aide matérielle aux savants..