Présentation générale
Les MSc (Master of Science) en Medical Art and Forensic Art and Facial Identification ont vu le jour à l’université de Dundee en septembre 2007. Ils reposent sur une collaboration dynamique réunissant l’expertise du Centre for Anatomy and Human Identification (CAHID) et du Duncan of Jordanstone College of Art (DJCAD). Ces formations possèdent leur propre espace d’atelier ainsi qu’un accès à des équipements spécifiquement conçus pour la dissection de cadavres embaumés selon la méthode Thiel. Les deux cursus ont été créés pour répondre à un manque de qualifications et d’opportunités de formation professionnelle dans ces domaines, notamment au Royaume-Uni. Depuis dix ans, ces formations n’ont cessé d’évoluer, année après année, afin de s’adapter aux exigences changeantes des étudiants et de la pratique professionnelle.

La structure actuelle des cursus propose aux étudiants un premier semestre commun d’étude de l’anatomie, des médias numériques, du dessin d’après modèle vivant et des méthodes de recherche. Au second semestre, les étudiants suivent deux modules spécialisés soit en Medical Art ou en Forensic Art & Facial Identification. Seul le cours d’éthique médico-légale est commun aux deux sections. Le premier module Medical Art propose aux étudiants une vue d’ensemble de l’histoire de l’art médical et de sa pratique contemporaine et a également pour objectif de leur apporter les compétences techniques dignes de tout bon artiste médical. Le second module leur permet, quant à lui, d’appliquer ces compétences au travers de projets réels ou de projets autodirigés. Le premier module Forensic Art & Facial Identification propose, quant à lui, une première approche des techniques de modélisation faciale en 2D et 3D, ainsi que les méthodes d’analyse et de comparaison associées. Le second module permet d’explorer les différentes composantes de l’art médico-légal, y compris l’identification des personnes vivantes et décédées. Au cours du dernier semestre, les étudiants mènent un projet de recherche autodirigé sur un sujet de leur choix.

Les conditions d’admission pour les deux formations sont un classement de 2:1 au minimum (ou équivalent ; mention bien en France) dans le cadre d’un diplôme de premier cycle en arts visuels ou dans un domaine scientifique pertinent ainsi qu’une évaluation du portfolio du candidat. Le nombre de places disponibles est limité à 26 pour les deux formations. Les places sont très convoitées d’autant que le nombre de candidats intéressés a considérablement augmenté au cours des dernières années.

Déroulement des formations
Les deux formations ont initialement reçu les noms respectifs de MSc in Medical Art et MSc in Forensic Art, cette dernière ayant entretemps été renommée en MSc in Forensic Art & Facial Identification. Les deux cursus ont connu plusieurs changements depuis leur lancement en 2007. Il s’agissait pour l’essentiel de modifications mineures telles que des mises à jour de contenus et de logiciels, mais aussi de changements plus conséquents :
    • 2011-12 : introduction d’une série de stages professionnels pour les étudiants des deux formations, à l’échelle nationale et internationale.
    • 2012-13 : lancement d’un nouveau Master of Science intitulé MSc Forensic Facial Identification, possédant un contenu commun avec le MSc in Forensic Art. Cette formation était destinée aux personnes intéressées par le sujet, mais à la formation ou aux compétences artistiques limitées.
    • 2014-15 : départ du Pr Caroline Wilkinson, à l’initiative de la création du MSc en 2007. Le Dr Caroline Erolin et le Dr Chris Rynn ont alors respectivement pris en charge le MSc in Medical Art et le MSc in Forensic Art/MSc in Forensic Facial Identification.
    • 2015-16 : mise en œuvre du plus grand changement à ce jour incluant une réactualisation de l’ensemble des modules ainsi que la suppression et la fusion de certains d’entre eux. Le MSc in Forensic Art/MSc in Forensic Facial Identification a été supprimé et combiné avec le MSc in Medical Art, puis renommé MSc in Forensic Art and Facial Identification. Les deux formations partagent désormais un premier semestre commun, intitulé « Anatomie pour les artistes » pouvant être sanctionné par un Postgraduate Certificate indépendant. Enfin, six nouveaux modules de formation professionnelle continue ont également été lancés.

Structure de chaque formation
Ces deux MSc se déroulent sur une année complète, de septembre à août, et se concluent avec l’exposition « Masters Show ». Chaque formation comprend deux semestres d’enseignement suivis d’un projet autodirigé mené au cours de l’été. Le MSc complet s’obtient avec 180 crédits, 60 par semestre. Si un étudiant quitte la formation après avoir suivi avec succès le premier semestre (60 crédits), il recevra un Postgraduate Certificate. S’il la quitte après deux semestres réussis (120 crédits), il recevra un Postgraduate Diploma.

Semestre 1 (60 crédits)
Le premier semestre est axé sur l’apprentissage de l’anatomie à travers la dissection, l’étude de pièces anatomiques, l’illustration et la sculpture faciale et sur l’application de cet apprentissage par la pratique du dessin d’après modèle vivant. À l’université de Dundee, nous utilisons des cadavres embaumés selon la méthode Thiel, qui possèdent une grande élasticité et gardent mieux leurs couleurs naturelles qu’avec l’embaumement au formol. Les étudiants découvrent également les méthodes de recherche et les médias numériques.

L’objectif du premier module d’anatomie, Anatomie 1 — Tête et cou (15 crédits), est de donner aux étudiants des notions fondamentales d’anatomie humaine en mettant l’accent sur la structure de la tête et du cou afin de faciliter la compréhension des modules suivants. Les concepts, théories et la terminologie anatomique sont présentés lors de cours magistraux et de séances pratiques en salle de dissection, mais aussi dans le cadre d’ateliers de sculpture à la cire permettant de reproduire des détails faciaux. À l’issue de ce module, les étudiants seront capables de comprendre la structure, la fonction et l’adaptation du complexe cranio-facial à l’échelle macroscopique.

Le module Anatomie 2 — Systèmes corporels (15 crédits) a pour objectif de développer les connaissances des étudiants en anatomie humaine, plus particulièrement dans le domaine des structures post-crâniennes. Les concepts, théories et la terminologie anatomique sont présentés lors de cours magistraux et de séances pratiques en salle de dissection, mais aussi dans le cadre d’ateliers dédiés à l’illustration anatomique. À l’issue de ce module, les étudiants seront capables de comprendre la structure, la fonction et l’adaptation du corps humain à l’échelle macroscopique. Ils auront également appris certaines des techniques (à la fois traditionnelles et numériques) utilisées pour réaliser des illustrations anatomiques.

L’objectif du module Dessin d’après modèle vivant (10 crédits) est de donner aux étudiants une occasion d’appliquer leurs connaissances en anatomie à la représentation du corps humain, tout en leur permettant d’expérimenter différents médias et techniques. Les cours pratiques permettent aux étudiants de développer leurs aptitudes dans le domaine du dessin d’observation, tandis que les séances de critique les amènent à évaluer et juger leur travail et celui de leurs pairs.

L’objectif du module Méthodes de recherche (10 crédits) est de donner aux étudiants une idée de l’état de la recherche actuelle dans le domaine de l’art médical, de l’art médico-légal et de l’identification humaine, mais également des développements sur lesquels se fonde cette recherche. À l’issue de ce module, les étudiants auront une meilleure compréhension de la nature de la recherche moderne dans et autour de leurs domaines d’étude. Ils auront une solide connaissance de la méthodologie, de l’éthique et du fonctionnement de la recherche. Les étudiants auront tous les outils nécessaires pour choisir et mettre en œuvre un projet pour leur mémoire.

Pour finir, le module Pratique des médias numériques (10 crédits) est un court module évalué indépendamment dont l’objectif est de faire découvrir aux étudiants les médias numériques et leur potentiel pour les illustrateurs, animateurs et artistes médicaux/médico-légaux exerçant à l’heure actuelle.

Semestre 2 (60 crédits)
Le deuxième semestre comporte un module commun d’Éthique médico-légale (10 crédits) qui s’étend sur toute la durée du semestre. L’objectif de ce module est d’éveiller les étudiants aux problématiques légales et éthiques qui entourent la pratique professionnelle de l’art médical, de l’art médico-légal et de l’identification faciale. À l’issue de ce module, les étudiants auront une meilleure compréhension des questions légales et éthiques liées au service de santé publique (NHS) et au soin des patients, à l’application de la loi et aux preuves médico-légales ainsi qu’au rôle de l’expert judiciaire devant un tribunal. Ils seront en mesure de discuter de ces sujets en groupe et de prendre en compte ces questions dans la mise en œuvre de leur projet final.

À ce moment de leur parcours, les étudiants sont amenés à se spécialiser soit en Medical Art soit en Forensic Art and Facial Identification. Ils suivent alors deux modules spécialisés avant d’aborder leur projet final.

Le premier module en Medical Art s’intitule Art médical 1 — Capture et création d’images (25 crédits). Son objectif est d’offrir aux étudiants un aperçu de l’histoire de l’art médical et de sa pratique contemporaine ainsi que les compétences requises de l’artiste médical d’aujourd’hui. Au travers de cours magistraux et d’ateliers, les étudiants apprennent diverses techniques de capture et de création d’images, dont l’illustration numérique, la modélisation et l’animation numérique en 3D ainsi que l’exploitation des données issues de la tomographie assistée par ordinateur et de la numérisation de surface. Ils se familiarisent avec différents équipements et logiciels qu’ils utilisent pour répondre à des demandes d’illustrations médicales spécifiques. Un éventail de parcours professionnels dans le domaine de l’art médical ainsi que différents corps de métiers sont présentés aux étudiants.

L’objectif du deuxième module en Medical Art intitulé Art médical 2 — Communication et éducation (25 crédits) est d’amener les étudiants à collaborer avec d’autres professionnels et de les exposer à l’univers hospitalier ainsi qu’à d’autres environnements médicaux/scientifiques. Cela inclut l’observation d’interventions chirurgicales, des visites au CHU de Ninewells ainsi que la collaboration avec le personnel spécialisé en anatomie du CAHID (Centre pour l’anatomie et l’identification humaine). Les étudiants découvrent les différentes applications de leur travail allant de la communication publique à la formation d’experts. Ils doivent mener à bien deux petits projets autodirigés faisant appel aux personnes, équipements et expériences auxquels ils ont été confrontés au cours du module. Ces projets sont centrés sur la communication d’informations anatomiques ou médicales au grand public ou à un public d’experts.

Le premier module en Forensic Art & Facial ID s’intitule Imagerie faciale médico-légale, analyse et comparaison (25 crédits). L’objectif de ce module est de permettre aux étudiants de mieux comprendre l’imagerie cranio-faciale en 2D et 3D ainsi que les méthodes d’amélioration, d’analyse et de comparaison. Ils utiliseront, pour ce faire, des images fixes et animées du visage et étudieront les effets de la perspective, du mouvement, des expressions, de l’éclairage et de l’angle de vue. Ce travail inclut des bases pratiques en photographie faciale standardisée et en techniques d’imagerie 3D, qui permettent de mieux comprendre les techniques comparatives utilisées en analyse d’images médico-légales, y compris l’analyse de vidéosurveillance, la comparaison d’images faciales médico-légales et la biométrie faciale. À l’issue de ce module, les étudiants sauront utiliser différentes techniques d’imagerie médico-légale et évaluer de manière critique leur application appropriée dans divers contextes médico-légaux.

Le deuxième module en Forensic Art & Facial ID s’intitule Art médico-légal (25 crédits). Son objectif est de former les étudiants aux différentes composantes de l’art médico-légal et à leur mise en pratique. Celles-ci se répartissent en deux catégories : l’identification des personnes vivantes et l’identification des personnes décédées. L’identification faciale des personnes vivantes englobe la reconstitution et la reconnaissance faciales, les indications de témoins oculaires, l’interview cognitive, les systèmes holistiques de composition faciale (comme E-Fit et Evofit), la réalisation de portraits-robots, le vieillissement facial et le vieillissement progressif artificiel. L’identification faciale des personnes décédées comprend la représentation post mortem, la reconstruction faciale et la superposition cranio-faciale médico-légales.

Semestre 3 (60 crédits)
Le dernier semestre sera, au choix, un travail indépendant de recherche autodirigée ou la conduite d’un projet réel. Nous encourageons les étudiants à choisir un sujet qui les intéresse et qu’ils souhaitent approfondir. Exemples de projets récents : modélisations 3D interactives des cellules épithéliales, animations sur divers sujets comme supports complémentaires d’apprentissage pour les étudiants en médecine (What is Apoptosis?, The Cell Cycle, Acute Inflammation), reconstructions faciales de personnages historiques et recherche de reconnaissance faciale à partir de portraits-robots.
La formation s’achève par la rédaction d’un mémoire, une soutenance et la participation à l’exposition « Masters Show ».

Carrières
Nos étudiants proviennent d’horizons divers : illustration, beaux-arts, sculpture, anatomie, médecine, biologie, archéologie, anthropologie médico-légale, etc. Certains arrivent directement de leurs cursus de premier cycle, tandis que d’autres cherchent à se reconvertir. Les deux cursus requièrent l’acquisition d’un certain nombre de compétences de base. Ils offrent également aux étudiants la liberté de se concentrer sur leurs propres centres d’intérêt et les encouragent à se réaliser en tant que professionnels à part entière.

De ce fait, nombre de nos diplômés ont réussi à trouver des emplois intéressants en tant qu’artistes médicaux, technologues de l’apprentissage auprès du NHS, artistes médicaux pour des entreprises privées au Royaume-Uni comme à l’étranger, chercheurs en reconnaissance faciale, prothésistes 3D, spécialistes des effets spéciaux pour le cinéma et chercheurs doctorants. De nombreux professionnels exerçant dans des domaines proches ont également suivi ces cursus avant de retourner à leur poste d’origine. Parmi eux, des artistes médico-légaux de la Gendarmerie royale du Canada et des forces de police turques ainsi que des personnes venant d’autres universités et du NHS.